Depuis des siècles, les gens du voyage sont ressentis comme une menace potentielle pour les sociétés sédentaires. Il est difficile de combattre des préjugés séculaires. Le mythe du voleur d'enfants est à ce titre symbolique. En règle générale, l'assimilation leur est imposée et non consentie. La loi en est l'outil fondamental. Elle instaure un statut qui entrave le voyage et conduit à la sédentarisation forcée, au milieu des classes les plus pauvres. Une situation d'échec se trouve de fait organisée. Le comportement déviant est ainsi encouragé. Si l'époque des voleurs de poules est révolue, la délinquance demeure pour certains une réponse. Elle constitue d'une part une activité économique et manifeste d'autre part une certaine aversion pour la société des « gadjé ». Ces dernières années ont permis de constater le passage de la délinquance de subsistance, vers une criminalité plus élaborée. Elle s'effectue sous forme de « raids ». Elle nécessite la mise en place d'outils spécifiques de lutte, tels que la CILDI ou le déploiement d'imposants dispositifs policiers. Mais la réponse la plus judicieuse reste à venir sous la forme d'une répression d'ordre fiscale.