La Rue contre la Ville s’intéresse à l’interaction entre l’homme et son environnement urbain. Cet espace commun du territoire de Brazzaville offre un tableau coloré du vivre ensemble, mais aussi un caractère étonnant de son état physique.
Guidé par la question centrale posée en Kikongo - « N’samu wa ngudi wu ta tu kuamisa mu nzila za Mavula ni wé ? », ce qui signifie : quelle est la principale préoccupation qui nous afflige au regard des rues brazzavilloises ?, - l’auteur a choisi d’étudier l’environnement de la rue des quartiers hors centre-ville, pour voir comment les différents acteurs se l’approprient, comment elle est gérée.
Ce livre vise à faire prendre conscience aux différents acteurs sociaux, du défi environnemental dans lequel est impliquée la ville de Brazzaville, en termes de gestion de son espace de vie, de circulation et de communication qu’est la rue. Il s’agit, à travers des pistes de réflexion et des suggestions, de donner aux acteurs gestionnaires et consommateurs de cette rue, les clés d’une nouvelle politique de gestion du territoire urbain. Les citoyens et les gouvernants doivent collaborer pour atteindre les objectifs d’une ville durable, dans laquelle, les règles du vouloir vivre ensemble pourront, enfin, être réactualisées.
L’espace public est un bien commun qui ne peut pas être privatisé. Les défaillances de l’État dans la gestion de cet espace a donné libre court aux acteurs consommateurs pour en faire un Mbazi (= dehors en Kikongo), ou simplement une cour privée.
Avec quelles méthodes et critères, avec quelles postures envisager l’analyse de cette ville par l’intermédiaire de sa rue ? Avec des illustrations en quadrichromie, insérées dans l’ouvrage, ainsi que des témoignages à l’appui, l’auteur met en évidence la réalité sociologique brazzavilloise ainsi que la pauvreté immobilière d’une ville-capitale – jadis capitale de la France Libre –, privée d’un plan global d’urbanisme. Il décortique ainsi le concept Kongo de Mbazi, à partir duquel il analyse les mutations du vivre ensemble au sein de la rue brazzavilloise.
En définitive, la gestion durable de la rue est une affaire de l’État en priorité. La population ainsi que l’ensemble des acteurs sociaux impliqués dans cette gestion doivent, en concertation avec les mairies, appliquer un plan directeur cohérent d’aménagement de la ville.