Régis

Régis est né dans une petite ferme du Haut-Languedoc où ses parents cultivaient leurs légumes sous des arbres fruitiers. Enfant, il courait les forêts de hêtres et de châtaigniers qui surplombaient son village pour y ramasser des champignons, pêcher des truites et rêver dans le vent. Il adorait les histoires que les anciens racontaient, les soirs d’hiver au coin du feu. Soucieux de maintenir un environnement harmonieux et de découvrir de nouveaux horizons, il est devenu chercheur en agroforesterie.

La forêt africaine, il l’a découverte au Gabon, où il a effectué des inventaires dans des zones totalement isolées. Dans les villages, il a découvert l’art des conteurs africains, interagissant avec le public qui les entouraient, jeunes, vieux, femmes et hommes, locaux ou étrangers de passage. C’est au nord du Cameroun qu’il a le plus vécu avec la population dont il comprenait la langue véhiculaire, le Fulfuldé et dont il a fait sienne beaucoup de leurs aspirations. Lorsque le week-end, il allait en forêt ou au bord d’une rivière avec sa famille et celle de ses amis, il imaginait des contes pour faire prendre conscience aux enfants qui les accompagnaient les problèmes et les rêves des enfants du pays où ils vivaient dans un relatif confort. Ces contes, il les avait griffonnés sur un cahier, mais, devenue grande, sa nièce Elodie l’a convaincu d’en tirer un livre pour en faire profiter un plus large public. Elle a également découvert le talent d’ Halima à qui elle a demandé de les illustrer, ce qu’elle a fait avec passion.

Par son métier de chercheur, Régis veut contribuer à protéger l’environnement et en particulier les arbres et la faune. Mais ces arbres, il veut qu’ils s’intègrent à des paysages où l’on trouve des forêts aménagées pour la production de bois, les activités ludiques ou de cueillettes, mais aussi des champs et pâturages, où les oiseaux volent d’arbre en arbre. Bref, des paysages modelés par un être humain qui aurait la sagesse et l’intelligence d’imiter le fonctionnement et la diversité de la forêt, plutôt que de la dominer brutalement ou de la détruire. Arrivé à la fin de sa carrière scientifique, il se rend compte qu’il ne suffit pas d’écrire des articles, de diffuser des messages techniques ou de déverser de l’argent pour faire des reboisements mais qu’il faut aider à l’évolution des cœurs des populations qui vivent dans ces paysages. Il pense que ce sont les enfants qui devront relever les défis d’une gestion respectueuse de l’environnement au profit d’un monde plus juste, plus pacifique et, finalement, plus « confortable ». Puissent ces contes y modestement contribuer !