« Portes closes », se veut le témoin discret d’une société marocaine confrontée à ses tabous et ses interdits. Une époque aux espoirs avortés.L’histoire commence le soir où une vierge de seize ans accouche dans le secret et la douleur. Une grossesse interdite arrache la jeune fille à son adolescence insouciante et à sa ville natale, Casablanca, et la jette dans les bras d’un village berbère, adossé aux rochers de granit et à l’abri de la civilisation.Elle épouse Smail et son nouveau destin, met au monde légalement deux garçons et se convertit volontairement aux traditions d’un autre temps. Soumis et braves, le mari vainc la pauvreté et Faiza « l’arabe » gagne une place sous le soleil de la vallée.Mais l’appel de la métropole résonne plus tard dans les cœurs de ses garçons et les attire. Ils lui cèdent et fuient une terre habituée à asservir ses hommes.Sur la route de l’exode, leurs espoirs naissent, se frayent un chemin à la force des bras puis meurent engloutis par les flots brillants déferlant de l’autre côté de la rive Méditerranée.Faiza aussi quitte ses montagnes aux oasis ombragés et part en errance sur les traces d’une embarcation. Un voyage tourmenté qui la conduit au fond des abîmes de la société et de sa mémoire.