En science préhistorique – et moins encore sans doute que dans d’autres sciences humaines –, il existe très peu d’ouvrages de méthodologie et de réflexion qui, après quelques décennies, gardent une vigueur pleinement actuelle et ne se trouvent pas ramenés à un pur intérêt rétrospectif, intégrés, pour le meilleur, dans l’infrastructure de l’édifice scientifique. Contraste total avec les rapports de découvertes, lesquels, par force, resteront toujours les témoignages de référence. Ce statut éminent d’œuvre encore préservée du temps, c’est bien celui que détient le texte d’André Vayson de Pradenne, écrit en 1932, sur les Fraudes en archéologie préhistorique. Livre d’une méthode rigoureuse qui demeure solitaire dans le panorama des textes dédiés à la méthodologie de la préhistoire. L’appréhension complète du problème cerné, l’approche à la fois documentée et concrète des cas examinés, la synthèse surtout qui en est tirée font de l’ouvrage un maître-livre.