On disait de l’éléphant qu’il était maussade. On disait de l’éléphant qu’il cachait son chagrin. On disait de lui qu’il préférait l’ombre.

Les animaux de la savane se mirent à chercher une idée pour réconforter l’éléphant. Peut-être que s’ils lui racontaient une histoire drôle, il retrouverait sa bonne humeur ? Mais aucun sourire, aucun son. Alors ils décidèrent d’inventer une danse, l’éléphant les regarda et resta dans l’ombre. Même un plat rempli de jeunes feuilles d’acacia ne marcha pas. Les animaux ne réalisent pas que pour surmonter son chagrin, l’éléphant n’a surtout pas envie qu’on le fasse rire. Tout ce dont il a besoin, c’est d’une présence réconfortante et d’une oreille compréhensive.

Une petite souris qui passe par là s’arrête et lui pose seulement une question : est-ce que je peux me reposer ici, près de vous ? Elle s’assoit puis commence à lui raconter son histoire : elle a marché toute la journée pour retrouver une clé dorée et s’est tellement éloignée qu’elle s’est perdue. L’éléphant, ému, commence à pleurer. Vidé de ses larmes, il sort alors de l’ombre et décide d’aider la souris à retrouver son chemin.

Ce magnifique album dépeint de manière poétique des thématiques fortes telles que le chagrin et l’envie de se laisser aller. Mais aussi l’importance de respecter la douleur de l’autre, d’accepter qu’il n’ait pas envie de rire. Jusqu’au moment où il décide de parler, de sortir de l’ombre grâce à une oreille attentive.

L’écoute et l’empathie seraient-elles les clés du réconfort ? Auraient-elles le pouvoir de libérer le cœur du poids des larmes ?