S’il est un terme qui a longtemps voyagé et s’est chargé de significations diverses, c’est bien le mot Métaphysique. À l’origine, il n’est qu’un terme permettant la classification des œuvres d’Aristote qui viennent couronner sa démarche de philosophie méditative et contemplative de l’étant et que lui-même nommera « philosophie première », ce qui signifie la science reine. Après l’exploration dans sa « philosophie seconde » de l’étant mobile dans le devenir et de l’étant se mouvant par lui-même, le vivant, Aristote approfondit encore son regard en interrogeant résolument vers l’étant dans son être : « Il existe une science de l’étant en tant qu’étant » ? La Métaphysique est donc cette science reine qui vient après la physique et la connaissance philosophique du vivant. Mais l’être est-il autre chose qu’une coquille vide, n’est-il pas, selon le mot de Nietzsche, le concept le plus usé ? Peut-on aujourd’hui encore entendre l’appel de l’être ? Ce premier tome de notre métaphysique ouvre la voie vers la découverte de l’être à l’étant, par la première grande analytique de l’être, l’analytique de l’étance, et montre que la métaphysique est suscitée dès son point de départ par cette question vitale pour chacun d’entre nous : « Qui est le Dasein ? »