Pendant qu’une nappée de soleil drapait par effraction la folle et sombre détresse de ces centaines de femmes qui accueillaient la vie, les autres tombaient comme tombent les animaux ou les brêles, les mouches ou les pierres. Ils tombaient en faisant des fêlures dans le ciel. Ils tombaient, verticalement, réguliers et droits, comme tomberaient des lettres d’alphabets, dégrafées, usées et arrachées à des murs décoiffés. Ils tombaient en projectile de tout leur poids, du poids de leurs pêchés et bêtises, et de la vitesse de leur chute. C’est la fin de la guerre pour cette armée de l’argent et du pouvoir.
Des voix pleureuses et chevrotantes entonnent d’une large hystérie liquide l’entrée en litanie : « Entrez dans la danse », criaient-elles.
Entrevoir l’avenir pour comprendre le passé et agir sur le présent. Nous entrevoir dans la dérive des personnages, ressentir la puissance du temps qui nous échappe, comprendre que la vérité n’est jamais là où nous la pensons. Ne plus s’obstiner à vouloir saisir l’insaisissable, pour ne chercher à saisir que le meilleur. L’auteure pensait participer à écrire le scénario du monde idéal vers lequel tendre. Elle s’est aperçue au milieu de l’écriture que c’est elle qui se laissait mener dans la force du monde. Le monde n’est que cette autre forme de représentation de l’intuition, dans laquelle chacun aura à prendre sa décision.