Dans un des bidonvilles de Douala, au cœur d’un univers fait de misère, de convoitise, d’abandon, d’abus de pouvoir, d’espoir, de désespoir, de trahison, de pardon, de rêves réalisés et d’illusions perdues, Manon rêve d’apporter un peu de « soleil » dans sa vie et dans celle des siens. Dans son quartier, les garçons hésitent à se montrer avec les filles de leur demeure tellement la peur d’être associé à « seems to collapse» (nom donner à leur maison) est plus forte que l’attrait de la beauté des filles qui l’habitent. La maison de ses parents est, de loin, la plus atypique, mais aussi, la plus insolite. Son père se bat comme il peut pour sauver sa demeure, joindre les deux bouts et protéger ce qui reste de sa famille. L’exclusion que vivent Manon et les siens est pour elle, de plus en plus difficile à supporter. Adolescente, elle réalise que les issues sont bouchées… pas d’emploi, « plus de mère » ! Attirée par la luxure et les paillettes, elle découvre assez tôt, l’envers du décor ; un chemin parsemé de brefs instants de bonheur et de rebondissements incessants. Manon invite à une balade froide et crue au milieu des scènes de vies et des situations à la fois troubles et confuses, une balade au milieu de la finesse des rencontres et de la cruauté parfois sans tabous qui entourent une certaine réalité. C’est un regard posé sur le difficile recul face à la pédophilie qui met en lumière les dérives présentes dans des classes sociales dites hautes, à travers le parcours d’une adolescente.