Dans le ciel, les zébrures dorées et les traînées rougeâtres se disputaient le fond bleu céruléen annonciateur de l’aube.
L’air était transparent, merveilleuse lumière atlantique sur la Lugue à la Pointe du Cap-Ferret.
Ce jour-là , Charles, au milieu d’une atmosphère étrange baignée dans des lumières sublimes, ayant pour seuls repères le sable, l’eau et le ciel, se rappela d’une multitude de détails. Des souvenirs familiaux, parfois douloureux, des rêves nocturnes guidés par l’eau et le minéral du marbre et de la pierre lorsqu’il était à Venise, émergeaient comme les bulles venant éclater à la surface de l’eau entourant désormais son refuge qu’il contemplait.
Comme pétrifié par cette indolence lacustre au milieu des joncs immobiles, il espérait « la progression des lumières » pour résoudre l’énigme contenue dans le testament laissé par Théo, son père, décédé en ces lieux sableux et salins à l’ombre des pins et entourés par les eaux marines, loin des vignes autour de Garrane. Que pouvait bien révéler le lourd secret que Théo partageait avec son vieil ami Léon qu’il devait absolument rencontrer ?