Université de Changhai, 1976 : d’anciens étudiants se retrouvent, ils sont devenus enseignants, journalistes, écrivain. Pendant les années de calamités » de la Révolution culturelle, ils ont été, acteurs-jouets d’une histoire impitoyable, les persécuteurs ou les victimes les uns des autres. Le temps a passé, les uns n’ont retenu de la tourmente que l’habitude de plier l’échine, tandis que dans l’âme des autres s’est forgée, inexorable, douloureuse, la volonté de ne plus céder sur ce qui préserve, dans les âges terribles, l’indépendance intellectuelle et la dignité des individus.

« Il y a vingt ans, écrit l’auteur dans une postface, debout à la tribune, je lisais à haute voix les textes écrits sur les indications des dirigeants, je critiquais l’humanisme que propageait mon professeur. (…) Aujourd’hui, vingt ans plus tard, je me suis mise à écrire des romans. Dans mes ouvrages, je veux promouvoir certaines valeurs que je critiquais autrefois. Dans mes ouvrages, je veux dévoiler ces sentiments humains que je m’efforçais de réprimer ou de réformer autrefois. Quel retournement ironique de la situation ! »

Étincelles dans les ténèbres a soulevé de vives polémiques en Chine au moment de sa parution, en 1980. L’immense succès remporté par la traduction parue en 1985 aux États-Unis a pourtant entraîné sa réédition à Canton en 1986.

Dai Houying (1938 -1996) était une romancière chinoise et l'une des premières écrivaines chinoises à critiquer la Révolution culturelle dévastatrice qui a duré une décennie. Son œuvre la plus connue, Les Pierres du Mur, publié en 1980, a été l’une des premières œuvres littéraires à affronter les excès de cette période.