Leïla Bousnina photographie depuis vingt ans des travailleurs immigrés vivants en meublés et en foyers, des « chibanis ». Pourtant Leïla Bousnina résiste à les nommer ainsi, confusément d'abord, puis au fil des rencontres et des entretiens, elle a gagnée une autre perspective, puisqu'elle s'est laissée gagner à la leur, à la singularité de chacune des vies qu'elle restitue. C'est le travail d'une photographe que de parvenir à ce que ses images nous invitent à écouter ces hommes, au mieux réduit à une catégorie commode, leur âge. Leurs paroles, elles, n'évoquent pas l'âge mais le travail surtout, des joies et des amours aussi et El Ghorba, l'exil, ce manque, toujours.