J’attendais une réponse de la CNDA, la Cour Nationale du Droit d’Asile, depuis une semaine, la nervosité et l’anxiété montèrent d’un cran quand je me retrouvai devant le bureau de la poste de Grandclément, à Villeurbanne, pour récupérer mon courrier. Plus je me rapprochais du guichet, plus l’air ambiant devenait étouffant. J’avais passé les trois dernières semaines à prier de toutes mes forces et à jeûner comme le recommandaient certains religieux pour m’attirer les bonnes faveurs du ciel. J’avais reçu un courrier le 14 février qui me signifiait que la CNDA me convoquait le 27 février pour être entendu sur ma demande d’asile et la possibilité d’obtenir le statut de réfugié en France. Une semaine après l’entretien, j’étais face à ce guichet, je remettais tout en question en me rappelant le visage de la juge qui me questionnait sur ma venue en France et sur le danger auquel je serais exposé si je retournais dans mon pays d’origine.