Le Père Venet, a donné sa vie pour le Cambodge. Mettant ses pas dans ceux du jeune prêtre qui découvre son pays d'adoption dans l'immédiat après-guerre, l'auteur nous en fait découvrir l'histoire tourmentée enracinée dans un bouddhisme omniprésent jusqu'en ses villages les plus reculés. Survient le régime Khmer rouge dont la fureur destructrice n'est pas sans rappeler celle des djihadistes, à ceci près qu'elle ne s'est pas exportée. Plus questions de rester sur place et c'est donc dans les camps de réfugiés établis à la hâte sur la frontière Khméro Thaïlandaise que notre héros va donner sa mesure, entrainant à sa suite bonnes volontés et générosités. A l'heure où les médias sont trop facilement encombrées d'humanitaires autant mondains qu'autoproclamés, il est bon de donner la parole à ceux qui ont préféré le faire paraitre. C'est cette discrétion, cette pudeur un peu bourrue qu'a du vaincre l'auteur pour nous donner ce livre passionnant, fruit de l'improbable rencontre entre un vieux missionnaire un peu bourru et une jeune femme plus habituée aux cocktails des ambassades qu'aux camps de réfugiés. Ce choc culturel donne à la réaction une saveur qui entraine le lecteur.