Else est une jeune femme qui vit à Paris, aujourd'hui. La passion qui l'anime est celle de la vérité. Parce que l'histoire de sa vie lui apparaît soudain comme un mensonge (voici dix ans, elle a triché gravement), Else arrache les masques un à un, met à nu ce qui se cache derrière les apparences: la guerre des sexes sous la comédie de l'amour, l'oubli des origines dans la mémoire familiale, l'imposture au coeur même de la création. Les lieux de l'action? Paris, Londres, Brighton, Los Angeles, Saragosse, Budapest.

Les personnages? Un écrivain, un psychanalyste, des hommes, un père, l'écriture, le peuple juif, une femme nommée Maria, le cinéma, la Hongrie, Dieu; et tous ceux, passantes et passants, que le Destin place sur le chemin d'Else. Comme dans les légendes, chacun d'eux détient une parcelle de cette vérité qu'elle cherche obstinément. Quant au " dernier homme ", il surgit sous les traits d'une figure mythique, sorte de demi-dieu inapprochable, sinon par un cercle d'initiés, et dont Else ne connaît que la voix, au téléphone; avant de le rencontrer, face à face, pour une ultime épreuve: Brando.

Une évidente complicité unit Else et l'auteur de ce livre, dont elle est à la fois le double sardonique et l'instrument. S'il est exact que le Vrai prend parfois la forme du scandale, le courage de l'auteur se mesure ici à celui d'une parole, singulière dans sa violence. Le dernier homme de sainte Sarah est un livre barbare. Sa modernité vient de ce qu'il embrasse tous les genres _ roman, confession, journal intime, essai autobiographique _ pour n'appartenir qu'à un seul: la littérature.

Elisabeth Huppert a publié deux romans et un livre de poèmes.