Michel Remaud, un cheminement pictural

Michel Remaud, un cheminement pictural

Depuis une vingtaine d’années, l’œuvre du peintre Michel Remaud, n’a cessé de s’étoffer et de s’affirmer. D’abord figurative et marquée par le modèle indépassable de Pierre Bonnard, elle s’est orientée vers une recherche abstraite capable de donner un semblant d’ordre à un monde dont le chaos est, selon l’artiste, le moteur essentiel. Influencé par Tal Coat, Olivier Debré, Soulages, François Dilasser, Geneviève Asse, Michel Remaud a vite compris que la « fenêtre » de l’abstraction était une manière nouvelle et résolument inédite de restituer une dimension encore inexplorée du monde : celle d’une autre vérité, portée par la dictée de l’inconscient et que la seule part visible ne suffisait plus à rendre dans sa nécessaire totalité. Il s’agit donc pour lui « d’aller fouiller au fond de l’âme humaine et d’en ramener en pleine lumière les replis préservés mais enfouis dans les sous-couches de la mémoire mais qui n’en sont pas moins une part intégrante et constitutive de notre personne ». Ses travaux picturaux se doublent depuis 2009 d’une collaboration féconde avec des écrivains, notamment des poètes, pour la création de livres d’artistes de grande qualité. En osmose avec Jean-Michel Maulpoix, Philippe Le Guillou, Gérard Le Gouic, Guy Goffette, Françoise-Louise Demorgny, Emilienne Kerhoas, pour n’en citer que quelques-uns, le peintre autodidacte peut « laisser libre cours à un geste de peinture métissé par la poésie ». Deux sensibilités se rencontrent, s’épousent, pour le meilleur. Naît ainsi une peinture empreinte des plus beaux mots choisis, revisitée par l’écoulement du temps, le filtre improbable de la mémoire, sans oublier une forme de géographie intérieure où la Bretagne cornouaillaise et les marais-salants de Brière ont imprimé dès l’enfance et la jeunesse une marque définitive.