« Le Château de Chambord est situé au bord de la Sologne, au milieu d’un parc de 5 525 hectares de bois et de terres, fermé d’une muraille de 32 kilomètres, percée de six portes avec pavillons des gardes forestiers : le Cosson le traverse de l’Est à l’Ouest et, dans son étendue ombragée de 4 000 hectares de bois, on rencontre un village et six fermes.
Suivant les plus anciens et les meilleurs documents, le Château de Chambord a été construit de 1519 à 1525, sous la conduite de Denis Sourdeau, puis de 1525 à 1538, sous la direction de Pierre Neveu dit Trinqucau ; il a été terminé vers 1550 par Jacques Coqueau, tous les trois maîtres-maçons du Roi.
Le Château de Chambord était, à l’origine, une maison de plaisance et de chasse des comtes de Blois. Acquis avec le comté de Blois par Louis d’Orléans, frère de Charles VI et réuni à la couronne par Louis XII, il a conservé le caractère du château fort, commandant le respect, imposant la crainte, et le caractère agréable de la Renaissance par l’application des nouveaux et riches détails décoratifs et des terrasses.
Dix-huit cents ouvriers furent employés consécutivement aux travaux de Chambord pendant plus de douze ans ; François Ier y dépensa 444 570 livres, 14 sous, 4 deniers tournois.
“L’aspect général de Chambord, lorsqu’on l’aperçoit de loin, a quelque chose de véritablement fantastique : cet amas de flèches, de tourelles, de cheminées, qui dominent le monument et se mêlent sans se confondre, est ce qui frappe d’abord. La simplicité des lignes, les saillies des tours, la symétrie et la noblesse de l’ordonnance générale se développent à mesure que l’on s’approche... La disposition des bâtiments forme un carré long de 156 mètres (80 toises) sur 117 mètres (60 toises), dont les angles sont flanqués de quatre grosses tours de 19 mètres 50 centimètres de diamètres. Un second édifice, moins grand, aussi de forme carrée, et flanqué également de quatre grosses tours, à toit pointu et terminé par une lanterne, est entouré en partie par les bâtiments du premier, et leurs deux façades du côté Nord se confondent en une seule, que les quatre tours qui s’y rencontrent partagent en trois partagent en trois parties à peu près égales. Ces constructions, dont le développement est immense, étaient jadis entourées de fossés d’eau vivre, alimentés par le Cosson ; ils ont été comblés par le roi de Pologne, Stanislas, pendant son séjour à Chambord, ce qui enlève au château un peu de sa physionomie originale et détruit la légèreté des bâtiments en les enterrant de plusieurs mètres.”»

Château de Chambord, guide descriptif, historique et artistique...
Date de l'édition originale : 1899
Sujet de l'ouvrage : Chambord (France)

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