Nous vous quittions avec une nouvelle mettant en scène une catastrophe écologique mondiale, exterminant les habitant.es de la Terre. Aujourd'hui cette catastrophe n'est plus de l'ordre de la fiction et ce numéro est pour nous l'occasion de répondre aux problématiques inhérentes à la crise environnementale.
Parler d'environnement est une vaste entreprise, que l'on peut appréhender aussi bien de manière pragmatique que poétique, spéculative ou décoloniale. Pour répondre à cette diversité d'analyse nous souhaitons donner la parole à des individus d'horizons différents et dont les pratiques ne cessent de se rassembler autour d'enjeux communs. La chercheuse Anna Lowenhaupt Tsing introduit ce deuxième numéro par son article sur le Merremia Peltata, une vigne qui envahit et détruit peu à peu les forêt d'Asie du Sud Est. Le magazine se développe autour de ce parasite, contaminant discrètement les propositions des différents artistes et chercheurs.es. Et si l'humain était à l'image de cette vigne vorace ? Comme le dit justement la chercheuse Yasmine Benabdallah, « l'écologie est à propos de la terre et à propos des gens ». Nous avons donc tenté d'explorer les relations entre l'humain et les entités qui l'entourent et les relations des humains entre eux. Il nous était en effet impossible de parler de la crise environnementale sans évoquer les différentes organisations de groupes sociaux et de soulever leurs enjeux coloniaux et la violence qui en découlent.
Face à l'extinction qui vient, comment enclencher un processus de survie collaborative ? Comment envisager le monde au delà du point de vue occidental et au delà même du regard humain ?
Ce numéro n'a pas pour objet d'être un recueil de mauvaises nouvelles. Et pourtant on sait qu'il y a urgence. Urgence à se réorganiser, urgence à recréer un monde à la hauteur de nos spéculations. Face à l'extinction qui vient, il faut apprendre à désapprendre, apprendre à écouter les forêts, les pierres et les oiseaux. Ils ont tellement de choses à nous dire…