Né le 21 octobre 1772 à Ottery Saint Mary dans le Devonshire, Samuel Taylor Coleridge est le dernier des treize enfants d’un pasteur.
La première publication de Coleridge est La Chute de Robespierre (1794), une pièce écrite en collaboration avec son nouvel ami et futur beau-frère Robert Southey. Il enchaîne les pamphlets politiques avant de publier son premier recueil de poésie, Poèmes sur divers sujets (1796).
Marié à Sarah Fricker, bientôt père (il aura quatre enfants en tout), il s’installe à Nether Stowey où il vit ce qu’il appellera son « année merveilleuse » (été 1797-été 1798), qui scelle son amitié avec William Wordsworth et voit naître ses chefs-d’œuvre poétiques : “La Chanson du vieux marin”, la première partie de “Christabel” et “Kubilaï Khan”. C’est à ce moment-là qu’il compose sa première tragédie, Osorio. Malheureusement pour lui, cette période faste marque également le début de sa dépendance à l’opium, auquel il a recours pour soulager ses nombreuses souffrances (rhumatismes, maux d’estomac, insomnie…).
Coleridge s’avère déjà un infatigable voyageur. Outre l’Allemagne, l’Italie et Malte (où il tente d’être secrétaire d’ambassade), il ne se lasse pas de découvrir son propre pays, faisant souvent une cinquantaine de kilomètres par jour, notamment pour aller retrouver Wordsworth dans la région des lacs. C’est ce décor, immortalisé par leurs poèmes, qui leur vaudra d’être leur qualificatif de « poètes lakistes ». De leur amitié naissent en 1798 les Ballades lyriques, livre qui est considéré comme l’acte de naissance du Romantisme. Le recueil est d’abord publié anonymement, avant d’être réédité sous le seul nom de Wordsworth. Il contient deux extraits d’Osorio.
Les années 1800 sont studieuses pour Coleridge : il traduit Schiller (Les Piccolomini et La Mort de Wallenstein), crée le journal L’Ami, et compose de nombreux poèmes. Mais la décennie suivante lui apporte une véritable consécration : afin de rompre avec l’opium, il s’installe à Highgate chez le docteur Gillman, où il résidera jusqu’à sa mort ; il commence à donner des conférences qui ont beaucoup de succès. En 1813, sa tragédie Remords, version remaniée d’Osorio, triomphe sur les planches et fait l’admiration de Shelley et de Byron. En 1816, grâce à ce dernier paraît un volume rassemblant enfin “Christabel”, seulement connu par le bouche à oreille, l’extraordinaire “Kubilaï Khan” et “Les souffrances du sommeil”. En 1817 sont publiés Biographia literaria, résumé analytique de sa carrière d’écrivain et Feuilles sibyllines, le dernier et le meilleur de ses recueils poétiques, où figure la version définitive de “La Chanson du vieux marin”.
Coleridge termine sa vie dans le calme, entouré d’amis (le fidèle Lamb, Thomas de Quincey), recevant la visite d’admirateurs du monde entier (l’allemand Ludwig Tieck, l’américain Emerson). Son œuvre poétique, devenue conséquente au fil des années, fait l’objet d’éditions collectives. Il meurt le 25 juillet 1834.