Plusieurs religions enseignent que nous ne sommes pas des individus séparés les uns des autres, mais que notre vocation est de nous unir. Cette union s'appelle la charité chrétienne, la compassion bouddhiste, l'amour ou bhakti proposé par la mystique de l'Inde. Les personnes ne doivent pas être envisagées séparément, mais dans cette union qui les dépasse. Le christianisme les sacrifie, le bouddhisme les nie, l'hindouisme les relie entre elles, mais de toute façon il s'agit d'aller plus loin que les personnes et leur existence temporelle, pour les rattacher ensemble à l'éternel présent. L'Esprit éternel, que nous pouvons appeler Dieu, crée dans sa dépendance cette relation passé-avenir que nous appelons le temps.
Jean-Raoul Sansen est persuadé que chacune des cultures détient une part appréciable de vérité. D'où son intérêt pour l'enseignement de Râmakrishna, qui prévoyait dès 1880 une harmonie future des religions. C'est pourquoi l'auteur a déjà publié plusieurs textes sur l'unité de l'Esprit.
Roger Thoumieux ressent le divin de façon tout aussi directe, à partir de l'expérience artistique. Celle de la musique, dont il est historien, ou encore celle des arts plastiques. Mais il insiste sur le fait que ce divin dépasse la personne, et à cet égard se trouve en accord avec le point de vue supra-personnel qui est exposé ci-dessus.