Cinq nouvelles, cinq histoires fantastiques : Grand-Mère – La chemise – Aurella – Janus – Les trois amis

À maintes reprises, des gens du pays avaient aperçu, en période de pleine lune, une forme vaporeuse blanche à la lisière du bois.
Malgré la clarté lunaire illuminant le paysage, j’emportais toujours ma torche électrique, car bien des recoins sombres existaient dans la forêt. J’y arrivais peu après et m’enfonçais dans ses profondeurs, Douck bien en main.
J’aurais dû y être habitué, eh bien, non ! À chacune de ces randonnées, j’éprouvais toujours une singulière oppression en pénétrant à l’intérieur. De la peur, sans doute, mais pas de rencontrer quelqu’un ou quelque bête ; mon compagnon s’en serait occupé. Il s’agissait d’autre chose. La forêt devenait, la nuit, plus intime, mystérieuse. Son côté profond et invisible remontait à la surface, à l’abri des humains endormis ; sauf moi, le seul intrus à m’aventurer à cette heure. Elle me tolérait tout juste, je le sentais.