Lorsque le faisceau moral qui recouvre la société se fissure, se brise et se disloque, tout le reste se liquéfie et pourrit. C'est la grande bâtardise de fin du monde. La saga de ceux qui ne sont pas à leur vraie place au sein de la société peut alors commencer. Tout est faux : l'homme, sa vie, sa parole, sa philosophie, sa démocratie, etc. Et quand vient à passer l'Amour, de son sabot crochu le désordre le capture, le piétine, l'enfonce et étouffe avec lui l'espoir. Voilà le tumulte du Carré, une vraie parcelle frappée par la malédiction, une de ces minuscules républiques rouges et poussiéreuses d'Afrique, trompeuse d'apparence. Lui, c'est Sabou et elle, Madouss. L'amour les avait tellement rapprochés qu'ils avaient fini par oublier qu'ils étaient différents, l'un du nord, l'autre du sud. Mais lorsque le diable jure de contrarier ce beau dessein, c'est alors au temps, ce juge si impérial, de venir remettre les choses à leur place.