Après « Le châtaignier aux sabots » où l’auteur a retracé le parcours scolaire d’un enfant sorti de la ferme familiale, nous retrouvons « Pierre » dans l’univers des adultes, contraint de mesurer l’écart entre le milieu d’où il vient, son quotidien, ses servitudes de bon sens et celui dans lequel il entre avec ses codes, sa culture, ses abstractions et ses systèmes de pensée.

En ce 20ème siècle des « Trente glorieuses », la terre résiste encore à l’activité des Hommes. L’exploitation familiale, lumière vacillante dans un monde bouleversé en paiera le prix et finira par disparaître.

Mai 1968 surgit comme un coup de tonnerre. Pour « les enragés », il s’agit de transformer « cette répétition générale » en une immense conflagration sociale qui embrasera la planète et mettra définitivement à bas la société de consommation… Le jeune étudiant, bien que préoccupé par ses relations amoureuses, en sera le spectateur attentif, mais aussi l’acteur engagé.

La modernité détruit ou transforme en permanence ce qu’elle a enfanté et construit. Et pourtant, Pierre a le sentiment déstabilisant d’être revenu à son point de départ. Seul, dans l’église de son village, l’avenir lui paraît alors incertain. Il fait cependant le pari que demain sera un nouveau commencement.