Le procès de la différence est un récit qui s'offre à la lecture comme un réquisitoire des préjugés sur l'albinisme, et par ricochet, la sorcellerie. L'albinos devient cet homme à abattre pour dit-on épurer la société de ceux qui la condamnent au mal. La trame narrative de l'oeuvre se tisse sur un univers inquiétant dans lequel les valeurs qui régissent le cours normal de la vie se trouvent subverties par un certain nombre de considérations sociales. Peter l'albinos-manchot est celui qui doit à présent tout subir (brimades, injures, amputation du bras gauche, etc.) pour tenter de trouver sa place dans une société qui refuse son propre développement. Mais quand tout est perdu, il reste le rêve et l'espoir, ultime témoignage de présence humaine. L'imaginaire d'Élie Sosthène Nganga y trouve toute sa force créative pour faire des désespérés un véritable chant d'espérance. Un récit triste et comique à lire coûte que coûte par toutes les catégories sociales et ceci pour jauger la profondeur de l'espèce humaine dans toute sa complexité.