Pluie et lumière, un jeu de contrastes qui caractérise l’époque ; un clair-obscur qui ne doit rien à une quête esthétique ; un effet d’opposition que révèle la réflexion philosophique. Cet essai, saupoudré de quelques touches d’humour, aborde la vieille contradiction entre les aspirations auxquelles renvoie un idéal naïf et le quotidien dans lequel se fracassent les rêves.
La pluie d’abord, pour décrire les lieux du temps, une époque où les emballements collectifs déchirent les règles les plus hautes et les plus sûres. Au vol des urubus succède celui des pies bavardes qui suggère une crise du sens. Conscient de sa condition, l’homme, pour se rassurer, et peut-être parce qu’il ne sait plus à quel saint se vouer, cherche des repères pour évoluer dans un dédale d’intrigues.
La lumière ensuite, celle qui, par réfraction, se perçoit pendant la pluie à travers l’arc-en-ciel, et qui promet un ciel dégagé. C’est-dans cet état transitoire que le doute survient, un doute qui révèle la contradiction tantôt évoquée. Mais alors subsiste l’espoir d’un changement, un changement qui doit perturber la fuite des jours afin qu’ils « se mêlent dans un ordre plus audacieux » comme le disait Höderlin. Tels les copistes du Moyen Âge, les hommes de notre temps et ceux du prochain doivent, par leur écriture, effacer les sombres récits. Un palimpseste en somme !