Le syndrome porc/chat découvert en 1994, bien connu des allergologues, est une des manifestations de la polysensibilisation aux mammifères. Ce mécanisme mettant en jeu des antigènes mammaliens croisants, englobe différents allergènes (épithélia, viandes, laits) provenant de toute sorte d'espèces animales. Les matières premières d'un certain nombre de principes actifs, d'excipients, de dispositifs médicaux, sont toujours constituées à partir de tissus mammaliens (pulmonaires, intestinaux, sanguins...). Le nombre de ces produits commercialisés sur le marché pharmaceutique français, est relativement important. Si certains sont bien connus des professionnels de santé comme l'héparine, la gélatine, les immunoglobulines, d'autres le sont beaucoup moins. L'apparition de réactions IgE dépendantes avec des médicaments issus de mammifères pourrait être en lien avec la polysensibilisation mammalienne. En effet, plusieurs observations mettent en évidence des allergies médicamenteuses chez des sujets préalablement sensibilisés par des poils, de la viande ou du lait. Les produits de santé d'origine mammalienne semblent donc impliqués dans les réactions croisées entre allergènes de mammifères.