L''homicide est un acte rare. Il est souvent, dans l''imaginaire collectif, l''acte d''un malade mental. Ce travail se propose de comprendre, de documenter et d''argumenter ou de réfuter le lieu commun considérant "le meurtre comme pathologique". Nous interrongeons les fondements de cette idée commune de folie criminelle et abordons les données épidémiologiques sur l''homicide: 85% des homicides ne sont pas commis par des malades mentaux. Nous nous proposons d''éclairer l''énigmatique figure intemporelle de l''homicide commis par le malade mental, determinons les carctéristiques socio- démographiques, cliniques et criminologiques et constatons les différences avec les meurtriers indemnes de trouble psychiatrique. Le malade mental auteur d''un homicide a les mêmes caractéristiques socio-démographiques que tout meurtrier: homme jeune, isolé, aux antécédents judiciaires et d''abus d''alcool. Il se distingue du meurtrier indemne de trouble psychiatrique par une clinique propre au processus psychopathologique. La proximité affective entre l''auteur et sa victime est d''autant plus marquée que le meurtrier présente une maladie mentale.