Il est de bon ton de composer des contes de fées au XVIIIe siècle. Non pas pour instruire les enfants, mais pour exprimer plutôt les fantasmes d''une société qui souhaite affirmer l''idéologie des Lumières. Exercice de style, le conte est lu dans les salons. Il est un jeu mondain où les transgressions sont permises, voire encouragées. Femme de Lettres, proche du pouvoir mais aussi de Voltaire et des esprits subversifs du siècle, Mlle de Lubert a l''affront de s''occuper de politique, de religion, de sexualité, domaines où la réflexion est alors masculine. Pour faire passer la pilule elle noie le tout dans un amas délicieusement merveilleux et c''est tout naturellement que les princesses prennent le dessus sur les princes engourdis ou que les rois sont pris au piège d''un égo encombrant. L''idéal du conte est ainsi bouleversé au profit d''une leçon politique, sexuelle ou amoureuse. Oserait-elle remettre en question l''existence de Dieu? Cet ouvrage propose la retranscription des dix contes écrits par Mlle de Lubert ou qui lui sont attribués de son vivant. Analyse de l''oeuvre, commentaires, glossaire, études des noms merveilleux... viennent enrichir cette lecture.