Initiant une trilogie qui remet en scène les aléas d''un mouvement séculaire scandé par les interventions de l''État, ce volume est consacré à un Premier Vingtième siècle qui a vu une société de propriétaires-rentiers brusquement confrontée à des changements dans les règles du jeu. Ce ne sont pas tant les objets liés à des discours constitués qui viennent bousculer le libéralisme du 19ème siècle: ni le logement social, qui reste embryonnaire, ni l''hygiénisme, dont les prescriptions peinent à passer dans l''urbanisme. Le choc le plus marquant correspond à l''institution durable du contrôle des loyers, une initiative gouvernementale issue d''une série de contingences qui va paralyser les constructions urbaines sur le mode haussmannien. Celles-ci n''ayant qu''un poids très secondaire dans l''urbanisation française, le mouvement global de la construction n''en sera pas réellement ralenti, mais il suffira qu''il ne s''accélère pas pour entraîner une aggravation sensible des conditions de logement dans la plupart des villes. Ce moment qui n''est encore qu''une annonce incertaine des novations à venir fonde la singularité d''un parcours français qui va rester décalé par rapport aux pays comparables.