Les questions de centralité semblent passées de mode. Depuis les théoriciens classiques, Lösch et Christaller, jusqu''aux plus récents comme Krugman, les travaux multiples semblent avoir dit l''essentiel sur la structuration de l''espace urbain et régional, soit en améliorant, soit en adaptant ce corpus de pensée aux nouveaux processus impulsés par exemple par les nouveaux outils de communication et de circulation des biens, des hommes et de l''information. Mais aborder la question de l''organisation urbaine et régionale par le prisme de l''innovation amène à un retour sur les théories anciennes et actuelles. En effet, l''introduction d''un paramètre souvent marginalisé du fait de sa complexité amène à ré-interroger la théorie, dont certains craquèlements apparemment anodins révèlent à la réflexion des failles béantes sapant le socle de constructions pourtant bien établies. C''est en conséquence une propriété de l''espace, l''acentralité, qui ressort, et ouvre des perspectives nouvelles dans le champ théorique, mais aussi dans celui de l''aménagement dont les fondements d''action peuvent et doivent être révisés à l''aune de l''acentralité.