Si Internet a ouvert un nouveau marché très prometteur aux créateurs, il offre aussi de nouveaux moyens sans précédents aux contrefacteurs. Il existe parmi les auteurs une véritable psychose du numérique. L'un de ses symptômes réside dans le traitement reçu par les copies techniques provisoires sur Internet ou copies "cache". Ce procédé du caching est utilisé pour permettre la transmission des informations sur la toile. Qu'adviendrait-il si on lui appliquait le droit de reproduction? En pratique, cela conduirait à imposer aux prestataires de services web mais aussi aux internautes, de demander l'autorisation des auteurs pour chacune des oeuvres mises en cache. Lorsque l'on sait que l'accès à une information sur Internet conduit à la réalisation de centaines de copies éphémères, on peut craindre que la fièvre de la reproduction qui a envahi les auteurs et le législateur ne leur ait fait oublier le sens des réalités. A une époque où le droit d'auteur est attaqué de toute part, cette solution contribuerait à porter un coup fatal à un droit déjà bien malmené. Cette difficulté n'a pas échappé au législateur communautaire qui s'est pourtant retranché derrière une solution en demi-teinte...