Ce travail porte sur la politique publique de participation citoyenne dans deux villes latino-américaines : Rosario en Argentine et Porto Alegre au Brésil. Après avoir déterminé un faisceau de causes qui ont conduit ces villes à inscrire la participation sur leur agenda politique, la recherche montre la diversité des mises en oeuvre possibles et quelques-une de leurs conséquences sur l'articulation des relations entre État et société civile. La comparaison entre Argentine et Brésil met en évidence des divergences radicales entre ces deux pays fédéraux. Elle montre aussi qu'à partir de la fin des années 1980, les nouvelles conditions créées par la globalisation économique ont amené ces pays à démanteler le secteur public et à décentraliser, transférant ainsi de lourdes responsabilités aux gouvernements sous-nationaux. Il existe pourtant des disparités énormes dans les moyens politiques ou financiers dont ces derniers disposent pour assumer leurs nouvelles responsabilités. En prenant le parti de resituer le citoyen dans son espace de vie et dans son rôle d'acteur de la "res publica", nous mesurerons la nouvelle dimension que prend la ville en réinvestissant son rôle d'État.