" L’idée d’écrire des souvenirs ne m’était jamais venue à l’esprit. Mais j’ai entrepris des ateliers-mémoire et je me suis prise au jeu de redécouvrir la génération qui avait précédéla mienne. Dans nos après-midi dédiés aux souvenirs, la guerre s’est très vite invitée comme sujet majeur.Ces rencontres et celles que j’ai faites ailleurs m’ont beaucoup appris sur les enfants et les jeunes de 1940-1945 mais aussi sur les personnes qui les entouraient. Pendant que des dictateurs à l’ego pathologiquement surdimensionné organisaient par la peur le malheur de l’Europe et du monde, des gens modestes souffraient en tentant de préserver leurs enfants et ce qui restait d’humanité en eux et autour d’eux.Les exemples en sont nombreux dans les pages de ce livre : on cache un Italien chez soi, on partage les produits de sa ferme, des soldats prisonniers à bout de forces aident leur ami en pleine crise de paludisme à marcher sur les routes de l’exil, une jeune Russe cache des médicaments pour soigner un déporté français, une Allemande, cheffe de service à l’hôpital, le garde “au chaud” jusqu’à ce qu’il soit opéré des yeux... Et que penser de l’héroïsme des jeunes marins bretons ou de celui des prisonniers de Dachau qui sauvent leurs camarades en le payant de leur vie ? Et cette liste est bien sûr incomplète...En la découvrant, j’espère que, comme moi, vous sympathiserez avec les hommes et les femmes de bonne volonté et de courage présents dans ce récit. »