La crise de l'école qui perdure en France n'est pas simplement de structures, de moyens ou de société : c'est aussi une crise de doctrine. L'incapacité de l'institution scolaire à s'adresser aux élèves et à leurs parents; l'échec des réformes successives, faute de clarté et de légitimité; la division persistante du corps enseignant entre "pédagogues" et "républicains" sont à comprendre en relation avec cette crise intellectuelle, dont il est urgent de chercher à sortir. Que veut donc dire aujourd'hui enseigner ? Que faut-il demander aux élèves ? Qu'est-on en droit de leur imposer ? Et d'abord que devra-t-on leur offrir ? Dans quel horizon culturel l'action pédagogique doit-elle se situer et avec quelles sortes d'ambitions ? De quelle manière l'échec scolaire sera-t-il efficacement combattu ? Ces questions, parmi d'autres, demandent à être reprises avec une nouvelle rigueur philosophique. Et ^pour commencer, il sera utile de lire et de discuter de près les ouvrages du principal représentant français de la réforme pédagogique, Philippe Mérieu. On se donnera ainsi l'occasion d'une explication qui n'a que trop tardé et peut-être ainsi la voie d'un vrai renouvellement pratique. Texte de couverture