Après un rappel des principales données objectives sur la mort - biologiques, historiques, sociologiques -, ce livre vise à présenter les discours qui, tout au long de la culture, se sont efforcés de donner une signification à l'événement effrayant et obscur qui semble mettre en question la valeur et le sens de l'existence humaine et de répondre à la question : peut-on être heureux en sachant qu'on doit mourir et si oui, comment ? D'Homère à Montaigne, de saint Paul à Schopenhauer et aux romantiques, de Spinoza à Heiddeger ou à Woody Allen, il examine l'image et les diverses significations que donnent de la mort les religions, les philosophes, les oeuvres littéraires.

À travers ce parcours, trois problèmes fondamentaux sont soulevés. Existe-t-il face à la mort une attitude saine et authentique qui s'opposerait à une attitude morbide ou puérile ? Les choix de la modernité, souvent accusés de refouler la mort et de la priver de son sérieux, peuvent-ils être justifiés ? Peut-on défendre cette modernité du reproche d'avoir, en évacuant Dieu de son horizon immédiat, sacrifié la dimension spirituelle de l'homme à son désir de puissance et de rationalité ?

Roland Quilliot, agrégé et docteur de philosophie, enseigne à l'université de Dijon. Il a publié, entre autres, La Liberté (PUF, 1993), L'Illusion (PUF, 1996), Les Métaphores de l'inquiétude (PUF, 1997).
Mort et modernité. Le sens biologique de la mort. L'expérience humaine de la mort. Le débat philosophique. Les cultures traditionnelles face à la mort. Sens tragique et sagesse chez les Grecs. L'Asie et la question du moi. Le christianisme, la mort et l'éternité. Humanisme et vitalisme. Le XIXe siècle et la mort romantique. Le retour du tragique. La mort post-moderne