Le processus de démocratisation déclenché depuis le 24 avril 1990 en RD Congo est à la base de différents mouvements de contestation ou de revendication syndicaux débouchant souvent sur des actions de négociation ou de dialogue social, et vice-versa.
Ces actions syndicales qui ont été, certes, dynamiques, ont démontré, par ce processus, des faiblesses ou limites empêchant, de ce fait, la promotion des conditions de vie et de travail des affiliés. C’est là que demeure la dualité, saisie en termes des contradictions ou des contrariétés.
En période de démocratisation et ce, malgré la tenue des élections qui s’en sont suivies (2006, 2011 et 2018), mettant apparemment fin aux régimes de transition, le mouvement syndical congolais traverse toujours une crise profonde, laquelle est actuellement renforcée par des effets pervers de la mondialisation, notamment la délocalisation ou la fermeture des entreprises, surtout les multinationales, la desouvrièrisation, la désalarisation et la dualisation du marché du travail, soutenues, en ce temps de pandémie du Coronavirus, par la marchandisation des relations du travail.
Ainsi, les syndicats congolais semblent autant en retrait que remis en question.
Cet ouvrage entend, pour ce faire, revisiter certains éléments explicatifs du non-développement des syndicats congolais en tant qu’acteurs historiques.
Cette revisitation a permis à l’auteur de réunir les matériaux théoriques et pratiques qui sont à la base du développement d’un syndicalisme de survie en période de démocratisation.
En clair, cette étude, qui s’inspire des préoccupations à la fois de la sociologie du syndicalisme ou des mouvements sociaux et du travail ou des groupes de pression, tente de mettre en lumière, par un exercice de relecture, le rôle global des organisations syndicales dans le déroulement de diverses expériences nationales de démocratisation.