« L'inceste, ce n'est pas ça le pire. C'est la lente détérioration de votre vie qui va en suivre qui est le pire. Ou comment juste avec un mot ou une phrase ou un geste vous pouvez détruire quelqu'un. Personne. Personne ne peut imaginer les ravages que ça fait de l'intérieur. Il y a un dicton qui dit le faut le voir pour le croire. Là, c'est il faut le vivre pour ne plus vivre.Se sentir coupable d'être encore en vie, et coupable de ne pas être déjà morte. Entre deux mondes, assise entre deux chaises. À la limite, vous êtes victimes de meurtre, vous êtes morts. Point. Vous ne pensez plus. Vous ne souffrez plus. Mais là, on vous laisse vivants, et on vous culpabilise, on vous responsabilise, on vous isole, la double peine... le reste de la famille dit que c'est de votre faute. Ou que c'est faux. Ou alors se tait, n'osant pas en parler, et vous rend responsable de ce silence pesant autour des tables festives. Vous êtes prisonnier de celui qui n'a plus de nom, plus de corps. Juste le surnom de bâtard. »Amandine Favre naît en Savoie en 1977. Elle est professeure de français et d'histoire-géographie en lycée professionnel depuis 2004 et enseigne à Vénissieux depuis dix ans. Elle a à coeur de faire découvrir et aimer la littérature à ses élèves, leur rappelant qu'un homme sans culture est comme un zèbre sans rayure. Elle s'évertue à leur inculquer la tolérance et le respect des autres, de la planète, des animaux pour mieux vivre ensemble... Chaque jour, elle combat les troubles moteurs liés aux différentes poussées de sclérose en plaques qu'elle subit depuis une dizaine d'années.