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Résumé

Créée le 9 mars 1873 au Concert national, la Symphonie romantique de Victorin Joncières connaît un véritable succès. Le compositeur, alors âgé de trente-trois ans, est déjà reconnu pour ses œuvres dramatiques jouées au Théâtre-Lyrique et à l’Opéra, mais il s’est peu produit dans le genre orchestral. Dans cette pièce, conçue comme un laboratoire de son écriture instrumentale, Joncières affirme son style qui intègre les nouveautés de timbre et de forme du wagnérisme et manifeste une recherche de l’effet sonore et de la narration. Le discours musical y est également ponctué de passages méditatifs et contrapuntiques, inspirés des modèles allemands. L’œuvre, écrite pour un orchestre romantique, est découpée en quatre mouvements  : andante-allegro, andante sostenuto, agitato et finale.

Le premier mouvement commence par une introduction andante en mi mineur, sorte d’exorde mélancolique écrit sur un motif pointé répété en écho entre les pupitres. Puis survient un allegro fougueux marqué par un tapis continu de doubles-croches aux violoncelles et aux bassons. Le caractère agité, presque féroce, est accentué par les harmonies chromatiques, les tutti et l’utilisation de toute la puissance orchestrale.

Le deuxième mouvement, andante sostenuto, est écrit avec une délicatesse et un lyrisme proches de Mendelssohn ou de Schumann. Les cordes énoncent un premier thème, repris ensuite par les bois, puis les deux familles instrumentales se rejoignent sur un second thème. Un animato central vient ensuite, dans une perspective à nouveau narrative, perturber cette tranquillité.
L’agitato qui lui succède renoue avec la frénésie du premier allegro et surprend par ses coloris orchestraux. C’est indiscutablement l’un des plus ingénieux passages de Joncières par son originalité et sa fraîcheur, qui tranche nettement avec le précédent mouvement.

Le finale est un grand choral pour vents, d’abord réduits aux clarinettes, bassons et cors, mais sur lesquels les autres vents vont progressivement se greffer jusqu’à l’entrée des violons. Hommage à Wagner, l’écriture fait ainsi allusion au « Chœur des pèlerins » de Tannhäuser ; son atmosphère solennelle et grave ne cesse de nous rappeler l’esprit profondément dramatique de cette œuvre.

Véritable défi lancé à lui-même, cette Symphonie romantique présente une symbiose des styles français et allemand. Par ses couleurs et ses péripéties, elle s’apparente au genre alors dominant du poème symphonique.

Vincent Bridet
sous la direction scientifique de
Anne-Sylvie Barthel-Calvet,
(département de Musique et Musicologie
UFR Arts Lettres et Langues-Metz, Université de Lorraine)

L'Auteur

  • Félix-Ludger Rossignol de Joncières, dit Victorin Joncières, est né le 12 avril 1839 à Paris dans une famille cossue ; il est le fils d’Auguste-Félix de Joncières, célèbre avocat et journaliste. Déçu par la peinture, il s’oriente vers la musique et entre au Conservatoire de Paris vers 1859-1860 dans les classes d’harmonie d’Antoine Elwart et de contrepoint de Simon Leborne. Cependant, il démissionne au terme d’une année, après une dispute avec ses professeurs à propos de Wagner qu’il continuera d’idolâtrer toute sa vie. Les années 1860 voient ses premiers succès en tant que compositeur avec Hamlet créé en 1862 au théâtre de la Gaîté et Sardanapale en 1867 au Théâtre-Lyrique. À partir de 1871, il devient aussi chroniqueur musical pour le journal La Liberté sous le pseudonyme de « Jennius ». Fin analyste, Joncières y commente toute la production de son époque, toujours à l’aune wagnérienne. Le 9 mars 1873, il fait donner au Concert national sa Symphonie romantique qui sera fort applaudie par le public. Mais c’est avec le grand opéra Dimitri, créé le 5 mai 1876 au Théâtre-Lyrique, que son succès atteint son apogée. Il reçoit la Légion d’honneur l’année suivante et préside durant les années 1880 à 1886 la Société des compositeurs de musique. En 1881, il écrit La Mer, sous-titrée « Ode symphonique », qui sera donnée au Conservatoire.

    Progressivement moins apprécié et malmené par la critique, il se voit refuser en 1896 le siège d’Ambroise Thomas à l’Institut. Le 7 février 1900, il fait jouer à l’opéra Garnier Lancelot, sa dernière œuvre, avant de se retirer de la vie musicale. Il décède à Paris le 26 octobre 1903. Victorin Joncières fut une figure incontournable de la vie musicale parisienne du xixe siècle. Oublié après sa mort, ce n’est qu’au début des années 2000 que se manifeste un regain d’intérêt tant pour sa production musicale que pour son rôle en tant musicographe.

Auteur(s) : Victorin Joncières, Vincent Bridet

Infos techniques

Editeur : SYMETRIE

Auteur(s) : Victorin Joncières, Vincent Bridet

Publication : 15 décembre 2015

Intérieur : Noir & blanc

Support(s) : Livre broché

Poids (en grammes) : 203

Langue(s) : Français

Code(s) CLIL : 3938

EAN13 Livre broché : 9790231805604

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