Charlie Hebdo, l’hyper-casher, le Bataclan, Nice, l’assassinat de Samuel Paty et plus récemment celui de Dominique Bernard : la liste sanglante des attentats commis en France ne cesse de s’allonger depuis 2015. Pour faire face au terrorisme islamiste, le pays a organisé la riposte. Au sein des prisons ont été mises en place des unités spéciales, les QER – quartier d’évaluation de la radicalisation. Toute personne incarcérée pour des faits liés au terrorisme islamiste ou suspectée de radicalisation doit y séjourner et faire l’objet d’un suivi.
José Gutierrez-Privat, professeur et docteur en philosophie, enseigne depuis huit ans dans les prisons. Au cœur des QER, il tente de faire éclore la réflexion et le dialogue là où la parole semble impossible et la raison prise en otage. Car ces deux mots, « radicalisation » et « terrorisme », résonnent encore si douloureusement  dans l’histoire récente de la France qu’on en oublie de s’interroger sur les cas individuels. Qui sont ces détenus ? Des tueurs, des combattants aveuglés, des idéologues endurcis ? Des monstres amoraux, incapables d’une parole rationnelle ? Qu’est-ce que la prison peut faire d’eux et en eux ? Et surtout, que peut la philosophie face à l’épreuve du négatif ?
Plus que le témoignage d’un professeur en milieu carcéral, une réflexion unique sur les moyens de conjurer la radicalisation.