La psychologie clinique a-t-elle une place dans le champ de la compétition sportive où règne une implacable logique d’efficacité et de rendement ? Le corps du sportif n’est-il qu’un instrument, une mécanique indéfiniment perfectible par la bio-médecine ?

Comment, dans le milieu sportif, où la motivation est synonyme de volonté consciente, entendre et résoudre les conflits psy­chiques exprimés par le corps pulsionnel dans les contre-performances ?

Choisissant l’adolescence en tant que moment crucial de la restructuration du corps pulsionnel, et à partir d’exemples concrets, l’auteur dévoile via le modèle psychanalytique comment s’établissent les liens subtils qui mènent à la contre-performance.

À l’inverse, comment comprendre et formaliser l’état particulier, cet état de grâce nommé ici « état de performance » qui accompagne et conditionne les prestations individuelles et collectives extra-ordi­naires du corps motionnel ?

L’état de performance bien connu des sportifs de haut niveau mais également familier des artistes et créateurs (danseur, acteur, musicien...) peut-il être décidé, provoqué ? Comment y accéder à nouveau quand il reste hors d’atteinte et comment « retrouver ses bonnes sensations » comme disent les sportifs ?

Pour le clinicien et le chercheur se pose alors la question de la nature phénoménale de cette manifestation corporelle qui ne relève pas du corps pulsionnel mais du corps motionnel.

Au carrefour de la psychanalyse de la phénoménologie, et des sciences cognitives, l’auteur propose un modèle métapsycholo­gique d’intelligibilité du phénomène. Une troisième partie présente les méthodes psychothérapiques et développe les applications de cette double approche qui combine une « clinique de la perte » et une « clinique du lien ».