Après huit ans de vie commune, malgré ses efforts et ses subterfuges, Elsa constate qu’elle n’a pu échapper à l’usure du temps et à la force redoutable de l’habitude, celle qui gangrène les passions et convoque un jour les couples, à l’improviste, à l’enterrement de leur amour. En apparence met en scène le moment d’une vie qui bascule. Une rencontre, d’abord anodine, va très vite l’obséder. Happée par une passion soudaine, bercée par l’illusion de maîtriser son destin, la jeune femme va peu à peu glisser vers sa perte. « Depuis combien de temps au juste vivait-elle sous perfusion, ses émotions filtrées, passées au chinois d’une existence rangée ? Elle ne savait plus. Elle avait fini par penser qu’elle était devenue insensible, comme étrangère à sa vie passée. Et puis soudain cette peur. Cette peur de mourir ; cette peur du néant ; cette peur d’avoir bientôt quarante ans… Et tout ce qui faisait sa vie, sa famille, ses amis, son métier, son confort matériel, et bien cette existence-là, comme un édifice sur pilotis, s’était dérobée sous ses pieds et se brisait de nouveau sur l’écueil de cette angoisse, cette chimère, cette idée plus forte que la raison : le besoin de retenir la vie.